COTISER À SON REÉR OU REMBOURSER SON HYPOTHÈQUE?
Laquelle de ces deux options devrait-on choisir en priorité? C’est une question dont la réponse n’est pas toujours, voire rarement, évidente… et elle nécessite une analyse non seulement de notre situation financière globale mais aussi et surtout de nos habitudes (bonnes et moins bonnes!) de consommation. Ce n’est plus un secret pour la plupart des gens que le REÉR représente un moyen accessible et efficace pour leur permettre de se constituer un patrimoine pour la retraite. Donc, à moins d’un problème de surendettement lié à la consommation, la cotisation à son régime enregistré d’épargne-retraite serait souhaitable.
Mais poussons donc un peu plus loin notre analyse, afin de bien cerner les différents enjeux et facteurs d’influence pour un choix plus éclairé.
Premièrement, la recherche de l’équilibre est un principe de base sur lequel nos choix financiers devraient être faits. Nous rechercherons donc l’équilibre entre le remboursement de l’hypothèque et l’investissement dans le REÉR. Mais plus précisément, pourquoi? Parce que le capital investi dans votre compte de retraite produira un intérêt composé à l’abri de l’impôt. À long terme, il est possible d’y amasser un bon pécule pour votre retraite.
De plus, même si ce n’est une situation souhaitable pour personne, un montant accumulé dans un REÉR pourrait vous dépanner en cas de situation extrême en cours de vie active (perte de revenu en cas de maladie prolongée, perte d’emploi avec difficulté d’employabilité, etc.). En raison du fort taux d’endettement des particuliers, plusieurs personnes n’ont pas de protection en cas de maladie ni de marge de manœuvre en cas de perte d’emploi. On doit cependant garder à l’esprit que les sommes retirées d’un REÉR sont imposables et il vaut donc mieux planifier leur retrait (comme la retraite!) afin de vraiment bénéficier des avantages fiscaux qui y sont reliés.
Dans une situation où les taux de rendement des fonds investis dans un REÉR sont plus bas que le taux de l’emprunt hypothécaire, il semble plus sage de rembourser cette dette (l’hypothèque) plus rapidement plutôt que de contribuer à son REÉR. Si telle est votre situation et dès que vous avez terminé de rembourser votre emprunt, il serait sage de continuer à mettre de côté un montant équivalent à celui de votre hypothèque afin de l’investir à titre de REÉR.
Trois (3) facteurs importants sont à considérer afin de prendre la décision la plus éclairée possible :
- Le taux d’intérêt de la dette : Un rendement sur vos placements vous rapportant plus que le taux d’emprunt de votre hypothèque est un bon indicateur pour l’option d’investir dans vos REÉR.
- Le taux d’imposition : Plus le taux d’imposition d’un contribuable est élevé, plus il s’avère avantageux pour lui de contribuer à son REÉR.
- Le facteur temps : Si vous êtes à plusieurs années de votre retraite, les intérêts composés à l’abri de l’impôt reliés au placement REÉR devrait être plus profitable que le remboursement rapide de votre hypothèque. Toutefois, si vous êtes à l’aube de vous retirer du marché du travail, le fait d’accélérer vos paiements hypothécaires afin d’alléger votre budget pour les prochaines années pourrait s’avérer une meilleure option.
Et si vous avez des dettes accumulées sur vos comptes de cartes de crédit à taux d’intérêt élevé ou d’autres dettes de nature semblable, ne vous poser même pas la question. Sans aucun doute, la priorité devrait être donnée au remboursement de ces dettes. Règle générale, ces fardeaux financiers doivent être réglés avant de cotiser à ses REÉR. Réduire ou éliminer une dette offre un rendement assuré, ce qui n’est pas toujours le cas à l’intérieur de nos régimes d’investissements.
Ainsi, une fois vos dettes libérées ou réduites, vous détiendrez plus de latitude pour reprendre le temps perdu et constituer votre fonds de retraite. Par contre, soyez bien avisés que plus vous attendez pour cotiser à votre REÉR (peu importe la raison) moins l’avantage de l’intérêt composé combiné avec le facteur temps est appréciable. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas devenir plus économe et discipliné par rapport à toute forme d’épargne!
En fonction de votre situation personnelle, vous pourriez aussi favoriser la cotisation à votre REÉR et ensuite vous servir de la réduction d’impôts à payer pour réduire votre dette. Dans certains cas, il serait même envisageable d’emprunter davantage pour cotiser au maximum de ses droits accumulés (et non cotisés) mais nous entrons ici dans du cas par cas. Vous devrez assurément consulter votre conseiller si vous désirez envisager cette possibilité.
Et pourquoi ne pas envisager de le consulter pour une analyse complète de votre situation? Après tout, c’est de VOTRE situation, VOTRE argent et surtout de VOTRE avenir dont il s’agit.
Investissez dans votre AVENIR en planifiant adéquatement au PRÉSENT!