Dans sa forme la plus simplifiée, les activités d’une banque se résument traditionnellement à prendre des dépôts (l’équivalent d’un passif de courte échéance pour la banque) et effectuer des prêts (un actif de longue échéance).

Pour assurer sa pérennité, l’institution financière doit donc s’assurer de maintenir suffisamment d’actifs liquides de haute qualité pour répondre aux demandes de retraits bancaires, peu importe les conditions.

La particularité du contexte actuel est la rapidité et l’ampleur avec laquelle la Réserve fédérale a augmenté les taux d’intérêt au cours de la dernière année. Cela vient exercer une pression à la baisse sur les dépôts bancaires alors que des alternatives générant un rendement sans risque appréciable existent (comme en témoigne la croissance annuelle des dépôts bancaires américains la plus faible de son histoire).

Dès vendredi, soit à peine trois jours depuis le début de la fin de SVB, la Société fédérale d’assurance dépôts (FDIC) prenait contrôle de la banque. Dimanche soir, la Fed, la FDIC et le Trésor américain annonçaient que la totalité (au-delà du seuil usuel de 250k) des dépôts bancaires serait couverte.

La Fed a mis sur pied une facilité de prêts permettant à d’éventuelles autres banques en difficulté d’emprunter contre la valeur nominale (par) des obligations de haute qualité qu’elles détiennent plutôt que d’être forcées de les vendre à fortes pertes sur les marchés.  Bref, si la réaction tardive des autorités monétaires et fiscales en 2008-2009 leur a assuré plus d’une décennie de critiques, ils auraient difficilement pu colmater la brèche plus rapidement cette fois-ci.

Dans l’ensemble, les réglementations bancaires d’aujourd’hui imposent une gestion du bilan nettement plus conservatrice, tel qu’illustré par l’évolution à la hausse du ratio des fonds propres CET1 ainsi que des liquidités et valeurs mobilières en pourcentages des actifs totaux. Visiblement, il existe des exceptions, mais heureusement, nous ne faisons plus face au même risque systémique qu’en 2008-2009.

Sur le plan micro, il faut s’attendre à une réglementation plus restrictive pour les banques régionales américaines – elles échappent souvent aux standards les plus stricts de gestion des risques de liquidités de Bâle III1 – tandis que d’autres fermetures et/ou consolidations ne peuvent être exclues.

Cela dit, pour le moment, c’est probablement du côté macro que les conséquences sont les plus importantes alors que les marchés n’escomptent plus qu’une seule hausse de taux cette année, contre au moins quatre hausses il y a près d’une semaine.

Au Canada, le surintendant des institutions financières a annoncé dimanche soir avoir pris le contrôle des actifs de la succursale canadienne de la Silicon Valley Bank, tout en insistant sur la nature limitée de la crise et sur le fait que la banque ne détenait aucun dépôt commercial ou individuel au Canada.

«Non seulement la faillite de la Silicon Valley Bank ne devrait pas avoir d’importantes conséquences négatives pour nos banques, mais cette crise devrait en fait être considérée comme une justification supplémentaire du modèle bancaire canadien», a fait valoir lundi l’analyste Meny Grauman, de la Banque Scotia, dans une note à ses clients soulignant la stabilité des grandes banques diversifiées du Canada.

«Cette situation est le résultat de circonstances qui sont uniques à la banque aux États-Unis», a affirmé le surintendant des institutions financières, Peter Routledge, dans un communiqué.

«Les banques canadiennes sont soumises à des simulations de crise au sujet des hausses des taux d’intérêt et, jusqu’à présent, elles ont bien performé», a noté M. Alfred Lehar, professeur agrégé de finance à l’École de gestion Haskayne de l’Université de Calgary.

C’est dans le secteur de la technologie que l’effet le plus important pourrait être ressenti au Canada. Les actions des banques canadiennes ont également été touchées ces derniers jours, l’indice S&P/TSX des banques ayant chuté de plus de 6 % la semaine dernière. Le surintendant des institutions financières du Canada a pris le contrôle temporaire des actifs de la succursale canadienne de la Silicon Valley Bank.

Très peu de Québécois vont subir les conséquences de la faillite de la Silicon Valley Bank. Quelques fonds d’investissements en technologie seront possiblement affectés mais, l’impact ne sera pas de grande taille.

Au Canada, il existe un oligopole, soit un petit nombre de banques qui monopolisent le marché. Elles suivent de très près le gouvernement, notamment pour les taux d’intérêt, d’ailleurs, on l’a remarqué malgré la crise financière en 2008-2009, aucune banque canadienne n’a fait faillite.

Conserver un modèle de portefeuille diversifié dans différents secteurs demeure encore la meilleure des options. Gardez le CAP!!

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