Tous les yeux sont rivés actuellement sur les rapports d’inflation.
Vous souvenez vous de la hausse de plus de 17% du prix des légumes en 2019!  En 2016 ce fut des hausses de plus de 35% pour certains produits.

Les moins jeunes d’entre nous se souviendront des taux d’intérêts élevés (prêts et placements) de la fin des années 70 et début 80. Ces taux élevés étaient toutefois accompagnés d’une inflation de plus de 10%. Le taux s’est ensuite situé aux environs de 5% jusqu’en 1991. Depuis 1991, la Banque du Canada s’est fixé l’objectif de maintenir l’inflation aux environs de 2 % par année, dans une fourchette de 1 à 3 %, soit à un niveau « bas, stable et prévisible ». Elle a réussi ce mandat.

L’inflation est une hausse persistante du niveau moyen des prix au fil du temps. Les prix ont tendance à monter quand la demande de biens et de services est plus grande que ce qui est offert dans l’économie.

Quand les prix changent si lentement que les gens ne sentent pas le besoin de changer la façon dont ils dépensent, épargnent ou investissent, il se produit ce que la Banque du Canada appelle la stabilité des prix.

Au Canada, la mesure de l’inflation la plus utilisée est l’indice des prix à la consommation (IPC), que Statistique Canada calcule chaque mois sur la base d’un panier typique de 700 biens et services consommés par le citoyen moyen.

Toutes les sphères de consommation sont prises en compte : alimentation, logement, tarifs d’électricité, essence, soins personnels, meubles, vêtements, loisirs, etc. Le prix de chaque produit ou service inclus dans le calcul est pondéré en fonction de l’importance qu’il occupe dans le budget des consommateurs canadiens.

Chaque mois, le coût de ce panier est comparé à son équivalent 12 mois plus tôt. En mai 2021, l’inflation s’est fixée à 3,6 %, ce qui signifie que le prix de ce panier a augmenté de 3,6 % en mai 2021 par rapport à mai 2020.

L’inflation actuelle est causée par une offre insuffisante conjuguée à une demande accrue. La situation de l’offre est toutefois en voie d’ajustement.
Avant d’envisager des hausses de taux, la Réserve Fédérale Américaine (FED) tout comme la Banque du Canada cherche à voir si les objectifs d’inflation et d’emploi seront atteints.  Les taux obligataires quant à eux ont montés un peu car les investisseurs sont préoccupés par des pressions inflationnistes et anticipent une croissance des taux d’inflation avec l’ampleur des mesures de relances budgétaires.

Un niveau plus élevé de productivité des compagnies amène habituellement une plus grande profitabilité en raison de la diminution des coûts liés à la production et fait ainsi augmenter le niveau d’inflation.  Nous devrions tout de même s’attendre à un maintien à court terme des mesures inflationnistes. Cependant, nous croyons que celle-ci se dissipera d’ici à la fin de l’année et que l’éventuel retour à la normale amènera avec lui une stabilisation des prix.

À plus long terme, les perspectives sont légèrement différentes car elles doivent tenir compte des nouvelles mesures gouvernementales de soutien à l’économie.

En remettant de l’argent dans les poches des contribuables, le gouvernement contribue massivement à soutenir le pouvoir d’achat. Historiquement, lorsqu’un pays investi massivement, il y a un risque d’inflation élevée, voire d’hyperinflation. Le coût des mesures d’aide est encore incertain, mais il ne sera pas ingérable fiscalement comme certains peuvent le penser car, le déficit supplémentaire est financé à un taux à long terme d’environ 1 %.

Faut-il adapter son portefeuille à l’inflation et si oui comment le faire?

Votre portefeuille comporte déjà des éléments de protection afin de diminuer les effets de l’inflation car c’est un risque qui se doit d’être pris en compte par les gestionnaires de fonds.

Le choix des actifs à intégrer à son portefeuille afin de se protéger de l’inflation n’est pas simple. En période d’inflation élevée, les obligations gouvernementales à long terme pourraient perdre beaucoup de valeur. Vos positions obligataires ont souffert un peu mais comme nous l’avons déjà dit, vous avez besoin de bons défenseurs et/ou d’un gardien de but dans votre équipe pour protéger vos arrières.

L’or est un cas intéressant. Historiquement, il a servi de protection en temps de crise, mais c’est un actif qui ne rapporte aucun intérêt ou dividende. À long terme, il peut suivre l’inflation selon l’offre et la demande, mais ce n’est pas une garantie. Ce n’est probablement pas le meilleur choix.

À long terme, les actions sont une bonne protection, car les entreprises auront la possibilité d’augmenter le prix des biens vendus et ainsi protéger leur marge de profit. Toutefois, à court terme, une hausse des taux d’intérêt due à une augmentation de l’inflation est rarement positive pour les actions.

Les actifs immobiliers sont une autre option intéressante à long terme, mais, encore là, une hausse des taux d’intérêt pourrait entraîner une réévaluation importante des prix à la baisse.

Bref, la meilleure approche est de maintenir un portefeuille diversifié dans plusieurs catégories d’actifs tout en limitant l’exposition aux obligations à long terme qui ne sont pas liées à l’inflation. Rien de bien nouveau dans le contexte économique qui perdure depuis plus de 10 ans.

Lorsque vous écouterez divers intervenants, il sera important de comprendre le contexte de l’intervention et la personne qui livre le message. L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a publié ses prévisions et elles ne sont pas dramatiques.

https://data.oecd.org/fr/price/previsions-de-l-inflation.htm#indicator-chart

Le plus important…on le répète encore…est de garder le CAP !

Toute l’équipe de SFCAP