Risques et opportunités
Les débats et échanges entourant les élections fédérales ont portés principalement sur les enjeux climatiques, la transition énergétique et la laïcité. Peu de choses ont été dites au sujet de l’économie… nous prenons donc quelques minutes pour faire le tour de la situation actuelle et vous faire part de nos observations ainsi que celles des économistes et gestionnaires de fonds de notre entourage immédiat.
Avec un statut minoritaire, les libéraux seront-ils en mesure de mettre en application leurs promesses électorales?Hum! Plus que probable si le PLC courtise le NPD. Regardons rapidement quelques-unes des promesses de ces deux parties :
- Augmenter le crédit d’impôt personnel de base à 15 000 $ soit près de 2 000 $ de plus que l’actuel;
- Augmenter de 10% la prestation de sécurité de vieillesse (PSV) pour ceux gagnant moins de 77 580 $;
- Augmenter de 15% l’allocation canadienne pour les enfants ayant moins d’un an;
- Introduire une taxe de luxe de 10% sur l’achat de véhicules de plus de 100 000 $;
- Doubler la prestation pour enfants handicapés;
- Réduire les frais mensuels des forfaits de téléphones cellulaires;
- Offrir des prêts sans intérêts pour des programmes d’innovation énergétiques;
- Imposer une taxe de 15% sur l’acquisition de propriétés par des étrangers non-résidents;
- Permettre un amortissement sur 30 ans aux acheteurs d’une première résidence;
- Doubler le crédit d’impôt de 1 500 $ aux acheteurs d’une première résidence.
À court terme, toutes ces promesses auront un impact positif mais qu’en sera-t-il à long terme? L’une des conséquences sera une importante augmentation de la dette nationale et le risque de voir baisser notre cote de crédit AAA.
Pendant que l’on spécule sur l’économie canadienne, le Québec vient de franchir sa plus longue séquence de croissance soit 22 ans. Notre produit intérieur brut (PIB) a cru à un rythme annuel de 3,4%. La Chine a fait mieux mais ce résultat est de loin meilleur que la majorité des pays. La croissance du Canada pendant cette même période a été de 1,5%.
Alors que nous nous dirigeons vers une croissance de 2,8% pour 2019, ce sera 2,6% aux États-Unis, 1,4% en France et à peine 0,6% pour l’Allemagne, pays qui fait l’objet d’un commentaire ci-après.
Les investissements massifs et l’absence de compression budgétaire sont des facteurs importants mais la confiance des ménages québécois dans notre économie et les 133 000 emplois créés depuis un an n’y sont pas étranger. Il faudra par contre trouver le moyen de combler les 140 000 postes encore vacants.
Hors Québec et du Canada, que se passe-t-il? Récession en 2020 ou en 2021? Oui, non, peut-être! À ces choix nous ajoutons, et puis après?
L’économie mondiale est en croissance depuis plus de 10 ans. En 2017 et 2018 elle s’est accélérée dans plus de la moitié des pays. Tous prédisent une récession mais personne ne peut donner de dates. Pourquoi? Parce que l’économie d’aujourd’hui n’est pas celle du passé. Nous aurons une meilleure idée quand les banques centrales n’auront plus la capacité d’intervenir efficacement pour stimuler l’économie.
La FED vient de baisser son taux directeur, la Banque du Canada maintien le sien et la Banque Centrale Européenne dont les taux sont déjà à 0% n’a pas grand marge de manœuvre.
Les banques centrales et la majorité des pays ont encore les moyens, bien que réduits, pour intervenir afin de stimuler leur économie respective en :
- Réduisant les taux directeurs pour ceux qui peuvent encore le faire
- Introduisant des taux négatifs pour ceux qui oseront le faire
- Usant d’indications prospectives « forward guidance »
- Injectant des capitaux par assouplissement quantitatif « quantitative easing »
Les deux principales économies du monde sont sous le radar de chaque analyste et la guerre commerciale que se livre les États-Unis et la Chine ne fait pas qu’affecter ces deux pays. Il faut également tenir compte des tensions géopolitiques au moyen orient, du Brexit et des tensions entre la Russie et l’Ouest.
Lorsqu’est survenu la dernière récession, trois pays ont été les annonciateurs, La Chine, la Corée du Sud et l’Allemagne. Ces trois pays démontrent actuellement un ralentissement de leur économie.
L’Organisation pour la Coopération et le Développement Économiques (OCDE) s’attend à une croissance mondiale d’à peine 0,5% en 2019.
Plusieurs pays sont sous haute tension, dont entre autres : l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, le Royaume Uni, plusieurs pays d’Afrique, le Mexique, le Chili.
Une récession, c’est tout à fait normal : cette étape fait partie intégrante des cycles économiques. Voici comment nous devrons y faire face :
- Ne pas paniquer
- Se préparer à investir (opportunités !!)
- Garder le focus sur la stratégie à long terme et être patient
N’oublions pas que lors des dernières récessions, les investisseurs pouvaient se diriger vers des placements garantis et des obligations ayant des taux intéressants. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, quatorze (14) pays offrent actuellement des taux directeurs négatifs. Il est même possible de trouver des hypothèques à taux négatifs. Il y a donc de fortes probabilités pour que les détenteurs d’actions les conservent et attendent sagement une reprise.
Un portefeuille qui correspond à votre profil d’investisseur tout en étant investi dans les différents secteurs économiques sera beaucoup moins affecté par un ralentissement économique (notre stratégie d’équilibre sectorielle).
Des secteurs tels que l’alimentation, la santé, les services aux citoyens demeurent toujours actifs et rentables même en période de récession. De plus, les entreprises qui ont toujours réalisé des profits et récompensé leurs actionnaires ont très bien rebondi après les replis observés dans le passé.
Vous souvenez-vous de la dernière récession? Elle a durée 5 ans. Et oui, 5 ans, soit de 2007 à 2012. À la suite du crash boursier de l’automne 2008, lui-même consécutif à la crise des « subprimes » de 2006-2007, la plupart des pays industrialisés, sauf le Brésil, la Chine et l’Inde, sont entrés en récession.
Pourtant, durant cette période, la majorité des portefeuilles équilibrés ont conservés de rendements positifs. Pourquoi pensez-vous? Parce que les gestionnaires de fonds ont su gérer la situation et profiter des opportunités qui se sont créées.
Voilà pourquoi notre approche est basée sur la gestion active du risque et l’équilibre sectorielle.
L’important c’est de Garder le CAP sur une stratégie gagnante à long terme.
Nous vous souhaitons une excellente semaine !
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